Le Château, description, architecture

Architecture du Château, le donjon corps de logis

 

                        Dans une enceinte fortifiée  d'une superficie de 15 600 m2 environ le Château est construit  sur le plateau calcaire, il domine la ville et la vallée de la Somme, sa situation privilégiée et stratégique en fait une puissante place-forte.

Bâti en pierres de taille du pays il repose sur un soubassement de pavés en grès.

 

     Le Château comprend deux parties distinctes :

 

La partie basse qui comprend la cour de la baille ( 3500 m2 ) dans laquelle se trouve la Collégiale St Martin, l'ancienne chapelle castrale.

Elle comprend aussi la basse cour de 6 000 m2 (jardins actuels), dans ce terrain il y a eu des bâtiments, peut-être des granges, écuries ou autres, il fut aussi verger et parc .

L'entrée de cette partie basse  est la porte du Gard qui était fermée par une grille coulissante. L'autre entrée est l'escalier St Martin qui anciennement pouvait être fermé par une porte ou une grille. Dans la cour de la baille il y avait un puits .

 

chateau renaissance.jpg

La partie haute construite sur un terre-plein surélevé et fortifié comprenait le donjon ou corps de logis ( 650 m2 au sol ) en équerre, flanqué de 3 grosses tours, une 4ème tour était indépendante du bâtiment principal. L'aile Est côté Collégiale  comportait une porte équipée d'un pont levis. Quelques constructions annexes dans la partie Est

On accède dans cette partie haute par la barbacane, construction avancée défensive. Dans la façade de la barbacane s'ouvre une grande poterne en tiers point accostée d'une petite poterne dont la base est en plein cintre. Chacune d'elles possédait un pont levis à bascule. En passant sous le corps de logis on arrive dans la cour d'honneur ( 2 850 m2 ) dans laquelle trône un puits.

La cour du donjon communique par un pont avec le contrefort nord-ouest, ce pont surplombe la porte du Gard qui est encadrée de 2 tourelles . Dans la structure du pont il y a un logement dans lequel s'effectuait la manoeuvre de la grille qui fermait la porte du Gard ( qui était d'ailleurs doublée d'une grosse porte en bois ). Revenons au contre-fort nord-ouest sur lequel se trouve le pavillon dit de Sévigné, de style 17ème siècle, qui abrite le magnifique escalier qui descend à la partie basse à côté de la porte du Gard, et donne aussi l'accès au jardin (ou parc). Le dernier étage de ce pavillon sera par la suite réduit de moitié dans sa hauteur sans doute pour avoir une plus belle vue sur la vallée.

A propos de ce terre-plein fortifié de 1800 m2 un texte ancien relate " dans cette enceinte une vigne y poussait, qu'on labourait et cultivait avec soin " .

Au coin nord se trouvait une tour carrée dans laquelle un escalier à vis qu'on   Cornillot      appelait le cornillot descendait au bas de la muraille. De là on pouvait accéder        à un souterrain qui menait à la rivière prés du pont...?

 

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Le corps de logis ou le donjon : une belle façade en pierres et en briques côté cour. On a peu d'éléments qui décrivent la configuration intérieure du bâtiment, des modifications sont intervenues au cours des siècles, il y a eu l'incendie et le saccage de 1470 provoqué  par les Bourguignons (Picquigny sera brûlée également), déjà les images du château sont assez approximatives. La courtine sud est reconstruite après 1475. Au 16ème siècle le corps de logis est reconstruit avec le style renaissance (image ci-dessous) . On sait que le château possédait 15 appartements. Le dessin de Duthoit serait assez fidèle à sa dernière configuration.

Il y avait 3 niveaux et un 4ème sous toit qui est assorti d'une belle rangée de fenêtres en "chien assis", donc c'est un niveau supplémentaire habitable.

 

Façade côté cour :

cote-cour.jpg

avec un passage vers la barbacane

une entrée au milieu, dans le hall le grand escalier qu'on appelait "la grande vis " d'une largeur de 2,70 m environ,  un accès à gauche sur les salles basses, puis vers la droite aux cuisines

par le grand escalier on accédait aux étages et tout en haut au beffroi qui était surmonté d'un clocheton ou se tenait le "chépier" ou guetteur, ce niveau dépassait le clocher de la Collégiale

à chaque niveau sept grandes fenêtres et une plus petite éclairant chaque palier de l'escalier

 

 

Aile Est :Chat.cour d'honneur.jpg

une autre grande entrée : en face un escalier descendant aux caves, à la prison et aux souterrains. Sur la droite un passage vers la porte côté église et un escalier menant aux étages. Cette aile Est comprenait 2 niveaux ( voir ci contre le dessin de 1822, seul élément resté couvert à cette date)

 

La façade extérieure qui regarde Fourdrinoy est percée de 2 petites fenêtres au niveau des salles basses. Au 1er étage, 3 grandes fenêtres à meneaux croisés en pierre ( munies de grilles de fer ). L'une éclairait le cabinet des archives, les 2 autres la salle d'honneur.  Au 2ème étage il y avait 4 grandes fenêtres. Aux tours d'angles quelques petites fenêtres .

 

 Chat.faç.sud autre.jpgLe rez-de-chaussée ou salles basses : d'un côté comme nous l'avons vu plus haut la cuisine et ses annexes, seules pièces qui subsistent aujourd'hui ; de l'autre côté il est probable que ces pièces étaient destinées aux services, officines, laveries, peut être aussi une salle des gardes

 

Le 1er étage : la salle d'honneur ( 18 m de long ), c'est là que le Seigneur recevait ses vassaux et rendait la justice, à côté la salle des archives qui communiquait à la tour du coin Sud. Ces grandes salles étaient couvertes par une charpente lambrissée avec entraits apparents suivant l'usage, munies de larges cheminées. Sur cet étage je vois bien les appartements du Seigneur avec officine, chambres, salon, garde robe

 

 

Le 2ème étage : des appartements, chambres, antichambres, salons, cabinets. Madame de Sévigné a occupé un appartement sur ce 2ème étage prés d'un oratoire

 

Le 3ème étage : des pièces lambrissées sous combles, avec certainement des chambres pour le personnel ou autres serviteurs . Peut être y avait-il un chemin de ronde

 

La 4ème tour face à l'église, date de la première moitié du 14ème siècle (sous Renaud), placée au dessus de la prison. Elle avait 3 ou 4 étages, elle était munie d'une dizaine de fenêtres. A part la prison on n'a pas d'informations concernant son utilité. 

Je vois bien cette tour loger la garnison ?

                                                         


 

 

On sait qu'un fauconnier était employé au Château

 

                                                          


 

           texte ancien :

  " Le château servait de place de sureté pour les villageois qui y retiraient leurs bestiaux à sauveté par la guerre, mais ils devaient à leur tour surveiller et défendre le château "

 

                                                         


 

 Pierre       

      

 

      dans la cour de la Baille, prés de l'église

   la pierre qui commémore le Traité de Picquigny

 

 

 

 

 

 



 

Commentaires (2)

Riven
  • 1. Riven | 15/10/2015
Y'a t'il un projet serieux de reconstruction du chateau à l'identique après l'achat d'un propriétaire privé belge ?
Une association s'est créée mais j'ai lu que celle ci avait été remerciée récemment.
merci
jean pierre delory
  • jean pierre delory | 15/10/2015
Le nouveau propriétaire est M. Morange un bourguignon. Une association s'est créée avec comme objectif la reconstruction du Chateau avec du bénévolat, mais manquant de moyens et de qualifications c'est " tombé à l'eau ". A ma connaissance il n'y a pas de projet sérieux de reconstruction, le plus important maintenant est la sauvegarde , car le château, ce qu'il en reste, se dégrade énormément ces derniers temps. Je ne peux vous en dire plus. Cordialement , J P

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Date de dernière mise à jour : 09/04/2017