L'agriculture à Picquigny , mémoires ...

 Fenaisons 1901

 

                               

                                                                      

     Je décris ici une èpoque chère à mon coeur, celle de mon enfance et de ma jeunesse, les années d'après guerre, la période des années 1950.

 

                                    

 

     En ce temps là il n'y avait déja plus beaucoup de cultivateurs à Picquigny, 5 ou 6 véritables agriculteurs, pas plus. Picquigny était un bourg industriel et commerçant. L'industrie prévalait, Il y avait les filatures, le tissage, des ateliers de confection, une manufacture de couvre-pieds, une scierie, menuiserie, etc. Beaucoup de monde travaillait à l'usine car il y avait de l'emploi et une paye assurée pour tous, hommes et femmes. Les enfants allaient à l'école communale jusqu'à 14 ans, et bien souvent rentraient ensuite à l'usine qu'ils aient ou non le certificat d'études, certains n'attendant même pas de passer l'examen.

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Liste des cultivateurs ( comme on disait ) de l'époque :

La ferme Dutriaux qui venait de reprendre la ferme Fontaine, la plus grande exploitation du pays. Mr Fontaine avait réuni avant guerre plusieurs exploitations dans 2 corps de ferme, l'une au bout de la rue d'Amiens et l'autre à la ferme du château dans laquelle était la bergerie. Cette ferme comptait environ 185 ha.

La ferme Delporte rue d'Amiens sur environ 70, 75 ha

la ferme Dumesnil rue d'amour (chés derrières comme on disait avant) sur 40 ha environ

la ferme Rousseau rue du cul de sac sur 15 à 20 ha environ

la ferme Chovaux rue du vieux chaufour , 25 ha environ

la ferme Delory en bas de la cavée d'Airaines ,45 ha environ

Le reste du territoire était exploité (comme maintenant) par des cultivateurs des communes limitrophes.

Un cas particulier avec Saint-Christ bien à part, mais qui fait partie du territoire de Picquigny, propriété de la famille Bonte, avait comme cultivateur Mr Farcy.

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     Je reviens à l'agriculture. L'agriculture avait encore besoin de beaucoup de main d'oeuvre,mais elle n'en était pas dépourvue malgré les usines qui accaparaient le personnel.

     On était bien au commencement de la mécanisation avec les semoirs mécaniques, les faucheuses de céréales, les barres de coupe pour l'herbe, quelques machines et moteurs électriques. Beaucoup de tâches restaient manuelles, comme le ramassage et charrois des récoltes, les fenaisons, le ramassage des pommes de terre, le binage et démariage des betteraves à la binette puis l'arrachage manuel, il y avait le battage des céréales qui demandait bien une dizaine de personnes. L'élevage avec la traite manuelle, les litières journellement renouvelées, le tas de fumier qu'on reprenait au fourchet pour charger le tombereau. Ce tombereau à tout faire qui le transportait aux champs, ensuite toujours au fourchet on l'étalait. L'hiver on nourrissait les bêtes à l'auge.

 

     Comme je disais plus haut, la main d'oeuvre ne manquait pas à Picquigny. Déja dans une ferme moyenne tous les membres de la famille participaient, au père les gros travaux des champs, à la mère la traite et la basse-cour, les enfants en dehors du temps scolaire aidaient, que ce soit au nourrissage des animaux, à leur surveillance et ils participaient aux travaux saisonniers.

 

     Les employés de la ferme : souvent un charretier, un vacher ou berger quand le cheptel avait une certaine importance. Bien souvent une bonne (la bonniche) aidait la maîtresse de maison.

     Des employés épisodiques pour les travaux ponctuels comme la moisson, les foins, le binage et l'arrachage des betteraves, le ramassage des pommes de terre, la batteuse, etc.

 

     A Picquigny certains ouvriers d'usine cherchant à améliorer leurs revenus demandaient à travailler à la ferme. Surtout le samedi, pendant leurs congés, et aussi après leur journée à l'usine certains pouvaient faire quelques heures de binage de betteraves. Je me souviens de quelques jeunes qui étaient très demandeurs, c'était pour se faire de l'argent de poche , ils amélioraient ainsi leurs loisirs. En fait à cette époque mon père n'était jamais en peine pour trouver de l'aide.

Quelques noms de personnes du pays que ma mèmoire restitue. Ces gens travaillaient à la ferme pour les travaux saisonniers : il y avait Maurice Bailleux, Marcel Dieu, Jean Bober, Rémy Bulant, Lucien Lamont, Jean Marie Koenig ( lui c'était principalement à la batteuse, il s'occupait des sacs de grain, cet homme était doté d'une force étonnante) . Des jeunes comme Jean Dieu et son ami (?), des fils Koenig et d'autres. Autre part la famille Deharbe parents et enfants étaient beaucoup employés par la ferme Dutriaux.


     Nous ne verrons malheureusement plus cela, une campagne vivante, du monde qui oeuvrait dans les champs, on se hélait d'un champ à l'autre, les chevaux de leurs pas puissants tractant les outils aratoires et charrettes, ponctués par les commandements brefs de leur conducteur. Quel changement avec notre époque où l'on ne voit que quelques tracteurs de temps à autre avec d'imposantes machines, les chauffeurs ne prenant guère le temps  de se parler sinon par le recours de la radio.

 

Les vaches à la ferme

     Je me souviens de nos vaches avec un peu de nostalgie, elles avaient chacune leur nom. La traite à la main se faisait 2 fois par jour. C'est mon père qui effectuait cette tâche aidé par un ou une employée. Il avait une étonnante dextérité, la vache était traite en La traitequelques minutes, et dans le sceau le lait chaud moussait à souhait. Un verre de ce breuvage était un véritable régal. J'ai commencé à traire à l'age de 14 ou 15 ans, ça ne me déplaisait pas. La traite s'effectuait assis sur un petit siège rond avec 3 pieds, le sceau entre les jambes sous le pi de la vache, avec les mains 2 mamelles à la fois, celles de devant ou celles de derrière. avec une traite bien effectuée la bête ne bougeait pas, sinon un coup de patte avait vite fait de bousculer le sceau. 

     Nous menions les vaches au pâturage après la traite du matin et allions les rechercher le soir. Cela se faisait à la longe car nous empruntions la route nationale. Un convoi se formait, avec 7 ou 8 vaches (notre troupeau à l'époque) il fallait 2 ou 3 personnes pour amener à la longe les bêtes dociles pressées le matin pour rejoindre le pâturage, et le soir de revenir à la chaude étable pour être traites.

     En été les bêtes étaient au pâturage jour et nuit, ainsi pour effectuer les traites 2 fois par jour nous nous rendions à pied au pâturage avec la petite carriole que nous tractions. Elle servait à contenir les bidons de lait ( les cruches )

     Nous avions une pâture qui se trouvait entre Picquigny et St Pierre à Gouy. Là bas nous conduisions les vaches aller et retour par la route empruntant le carrefour de la route d'Airaines avec la rue de St Pierre ,puis la rue de St Pierre tout ça en agglomération. Les animaux habitués, docilement faisaient le trajet à droite sur les bas côtés sans danger , bien sûr il n'y avait pas la circulation automobile de maintenant, c'était plus paisible, un conducteur de voiture à cette époque aurait eu la patience de laisser passer des animaux domestiques. Les vaches savaient où elles allaient, elles ne ne souciaient pas d'autre chose en empruntant les rues.

     Je suis sûr que ce devait être pareil autrefois quand les bêtes se rendaient à l'abreuvoir, soit à la Somme soit à la mare. Les animaux s'y rendaient machinalement, revenaient à leur étable sans se tromper en reprenant leur place.

     A l'époque dont je parle il y avait l'eau courante, un robinet dans la cour au-dessus d'un bac. Les bêtes à l'étable étaient sorties 2 fois par jour pour s'y abreuver . Quand les bêtes étaient au pâturage nous conduisions de l'eau avec une tonne à eau tractée par un cheval ou un petit tracteur, il y avait un bac dans chaque pâture.

 

 

Les vêlages

     Un vêlage est toujours un événement, c'est une chose sérieuse et toujours risquée. Autrefois comme aujourd'hui il fait l'objet de beaucoup de surveillance et d'attentions.

     Chez nous, c'est mon père qui aidait les bêtes à vêler, puis c'est moi qui ai pratiqué. Parfois ça se passe idéalement, la bête vêle sans difficulté toute seule, il ne reste plus qu'a vérifier les voies respiratoires du veau, les désencombrer si nécessaire. Puis on le bouchonne pour le sécher, mais le plus souvent c'est la mère qui s'en charge en le léchant.

     Parfois le vêlage pose des difficultés, il s'éternise, le veau trop gros n'a pas assez de passage. On demandait l'aide de voisins qui étaient habitués, un ou deux hommes costauds pour tirer le veau avec des longes pendant que mon père "travaillait" la vache. Un vêlage peut durer un bon bout de temps et demander beaucoup d'efforts. Dans les cas extrêmes le vétérinaire était appelé , si le veau ne pouvait être extrait le vétérinaire pratiquait le découpage du veau à l'intérieur de la bête.

     Le poulinage des juments est certainement plus délicat encore. Quand une jument devait pouliner, quelqu'un couchait dans l'écurie pour être sûr de pouvoir l'assister en cas de besoin.

    

     Nous avons parlé du vêlage, une vache doit être fécondée pour faire un veau et puis donner du lait. La vache devient "en chaleur", elle demande le taureau. Mais il n'y avait pas de taureau dans toutes les fermes, aussi nous devions mener la vache rencontrer le taureau dans une ferme qui en possédait un, parfois au village voisin. On s'y rendait à pied avec la vache à la longe et parfois il fallait y retourner si la bête n'était pas fécondée du premier coup.

 

     C'était en hiver que les bovins donnaient le plus de travail, les bêtes à l'étable étant entravées devant leur auge il fallait tout leur apporter.  Incontournables les 2 traites journalières 7 jours sur 7. Une ou deux fois par jour il fallait enlever la litière souillée qu'on sortait à la brouette pour la déposer sur le tas de fumier.On remettait de la paille propre. Alimenter les animaux, la nourriture à l'auge était du foin ou du fourrage, des betteraves qu'il fallait gruger, des pulpes parfois et de la bonne paille. On sortait les bêtes pour les faire boire soit au bac quand il y avait un puits, ou à la mare, ou à la rivière (avant l'eau courante et les abreuvoirs automatiques). Les veaux qu'on nourrissait au sceau, et les génisses (jeunes femelles bovines pas encore laitières). Le travail était un peu identique pour tous les animaux de la ferme.

 

      Toutes les bêtes finissaient à l'abattoir, les vaches de réforme taries étaient au repos quelques mois pour reprendre un peu de viande, les taurillons castrés engraissés , les veaux mâles qu'on engraissait au lait dans la pénombre pratiquement immobiles pour produire une viande tendre et blanche.

     C'est bien souvent un des bouchers ou charcutiers locaux qui achetait la bête sur pieds, elle était abattue et débitée dans son atelier, vendue sur leur étal.

Les bouchers et charcutiers en 1950 :

Sur la place la boucherie de Mr Friédérich, faisant le coin avec la rue de la gare la boucherie-charcuterie de Mr Choquet, rue de la gare après le pont charcuterie de Mr Dunis, et avant guerre, rue de la gare avant le pont Mr Gavel charcutier, il était aussi cultivateur.

March agricole

     Il y avait aussi les marchands de bêtes ou maquignons qui achetaient en ferme les bêtes de viande ou les bêtes de rapport, pour revendre ailleurs.

 

 

     Et surtout il y avait les marchés sur la place où il se vendait de tout, bovins, porcins, moutons, oeufs, beurre, volailles etc., mais cela c'était surtout avant guerre. 

le marché aux vaches avait lieu sur la Grand-place (au niveau du débit de tabac)le 2ème lundi de chaque mois

le marché aux cochons, rue de la gare

le marché aux moutons, en face de la mairie

le marché au beurre, oeufs, volailles et autre, le vendredi de chaque semaine (au coin de la place avec la rue de la gare)   

                                                                                                                   

L'élevage des porcs (chez nous on dit les cochons)

     Personnellement je ne le pratiquait pas. Chez mes parents c'était marginal, il y avait bien quelques cochons, dont certains étaient destinés à la consommation de la famille. A la ferme on tuait  un cochon de temps en temps, débité en morceaux et côtelettes etc. , le tout mis au saloir ( il n'y avait pas de congélateurs); boudin, saucisses étaient confectionnés. La première chose que l'on mangeait était la cervelle.

     Le cochon à la ferme était nourri avec du grain, des déchets de cuisine, des légumes, salades, en fait déchets du jardin et surtout des "patates" qu'on faisait cuire dans un grand chaudron  sur un foyer alimenté par des bûches. Le cochon mange un peu de tout.

 

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La culture

     Les blés ou autres céréales comme l'orge d'hiver ou de printemps qu'on appelait la pamelle, le seigle aussi :

travail du sol : un labour, on passait la herse pour casser les mottes, le rouleau avant ou après le semis, on semait encore à la main parfois,mais après guerre l'utilisation du semoir en ligne était pratiquement généralisée.

L'entretien : pas de désherbants chimiques, les champs étaient parsemés de coquelicots, de sanves, bleuets, etc. qu'on arrachait à la main. Pour les chardons on passait avec "l'écardonnette" (en picard), c'était un genre de couteau plat au bout d'un manche avec lequel on coupait la racine du chardon juste sous la tige. Derrière la moissonneuse-lieuse on ramassait les bottes pour les mettre en tas. Quelque temps après on les rentrait avec le chariot ou le tombereau dans la grange, sous hangar ou bien on faisait des meules. La récolte pouvait ainsi attendre au sec le passage de la batteuse.

 

Le battage des céréales :

      Au cours de l'automne la batteuse passait de ferme en ferme. Un gros tracteur semi diésel souvent de marque S F V (Société Française de Vierzon) tractait batteuse et presse et faisait fonctionner le tout à l'aide de sa grosse poulie qui entrainait une courroie reliée à la batteuse, une autre courroie de la batteuse entrainait la grosse presse à balles.

La batteuse

Personnel nécessaire : une personne gérait l'entrée des bottes et récupérait les ficelles, 2 ou 3 personnes pour alimenter le porte-gerbes, 2 personnes au grain pour la mise en sac, à la presse 2 personnes (une pour passer les fils de fer, l'autre pour faire les noeuds) , 2 personnes pour mettre en tas les balles de paille.

La locomobile

 

Avant l'usage du tracteur on utilisait la " locomobile ", une grosse machine à vapeur sur roues de fer pour faire tourner la batteuse. Ce sont des chevaux qui la déplaçait de ferme en ferme.

 

 

 

 

 

 

Il y a eu " le manège ", un cheval qui marchait sur un plan incliné mobile faisait dérouler le fond, un système de crémaillère et poulie actionnait la poulie ( système du tapis roulant )

 

 

Les foins , ou fourrageChargement du foin

     Coupés à la barre de coupe, séchés au soleil ils étaient ramassés au râteau et à la fourche, puis il y a eu le râteau mécanique qui mettait en ligne le foin. Il restait à faire ensuite de grosses moffes avant d'être rentré en grange avec le chariot.

 

 

 

Les pommes de terre

     Plantées à la main dans le labour quand il n'y avait pas de planteuse. Butées avec le  binot ( genre de petite charrue pour creuser un sillon et remonter la terre de chaque côté) que tirait un cheval. Le désherbage était manuel, à la binette ou bien les herbes étaient arrachées à la main. Le déterrage des pommes de terre se faisait soit avec le binot qui ouvrait les buttes ou avec l'arracheuse , une machine avec "hélices" verticales qui en tournant détruisait la butte et projetait les p de t sur le sol. Avec des sceaux ou des paniers les tubercules étaient ramassés et mis dans des sacs de jute. Bien souvent les ramasseurs étaient payés au nombre de sacs emplis.

 

 

Les betteraves :

     Un soin particulier était apporté à cette production, premièrement fournir une terre bien amendée, c'est une tête d'assolement pour laquelle on mettait du fumier et un peu d'engrais chimique, un beau et gros labour, préparation particulière en travail du sol et la pratique d'un faux semis pour contrôler les mauvaises herbes.

     Pour le semis un semoir mécanique à 3 rangs assez sommaire mais efficace circulait de ferme en ferme. A la levée les plantules étaient en cordons qu'il fallait "démarier" pour n'enLes bineurs laissait qu'une tout les 15 à 20 cm, cela se faisait à la binette (une graine de betteraves possède plusieurs germes). Donc un premier passage pour démarier, un second pour désherber et parfois un troisième passage.

Il y avait néanmoins l'aide de la bineuse tractée par un cheval. Cet outil binait entre les rangs de betteraves à l'aide de genres de couteaux qui coupaient les herbes juste sous la surface du sol, c'était déjà un énorme progrès.

     Avec le développement des usines sucrières, les emblavements de betteraves sont devenus de plus en plus importants et rémunérateurs. Ainsi l'agriculture a eu besoin de travailleurs supplémentaires pour ette culture. Surtout pour le binage à la binette long et éprouvant. La main d'oeuvre en plus des ouvriers locaux est venue des travailleurs saisonniers étrangers, Portugais, Espagnols et Italiens ; j'ai connu également des bineurs Bretons qui venaient faire la saison. Les bineurs travaillaient "à leur compte", ils étaient payés à la surface binée.

     L'arrachage : on arrachait les betteraves fourragères à la main, pour les betteraves sucrières on s'aidait d'une petite fourche spéciale à 2 dents. Mises en lignes, décolletées à la serpe, mises en petits tas, puis ramassées à la fourche (à betteraves) pour être chargées dans le tombereau ou le chariot, elles étaient ramenées à la ferme et mises en silo. En ce qui concerne les betteraves à sucre elles étaient conduites au dépôt, qui à Picquigny se situait le long du chemin du halage (voir la rubrique "Le dépôt de betteraves")

 

 

Le travail du sol

    Le brabant ou la charrue , outil incontournable pour retourner la terre. Fait à l'origine pour être tracté par 2 ou 3 chevaux, il faisait un labour superbe, on n'a pas fait Brabantmieux. Cette charrue constituée de 2 socs est réversible, chaque corps est équipé d'un versoir avec le fer(la pointe), une rasette devant le versoir et entre deux un couteau, le tout sur un bâti métallique reposant sur 2 roues . L'inclinaison est réglable ainsi que la profondeur. Une roue passe dans le sillon et l'autre en dehors. Le laboureur tient la charrue avec 2 manchons et les rennes sont accrochées à un anneau fixé à un manchon.

     Le brabant à chevaux laboure une certaine surface par jour, cette surface était devenue une unité de mesure, le journal,  surface labourée en une journée, ce qui correspond à 1/3 d'hectare environ. Les anciens comptaient la surface de leurs parcelles en journaux.

     A l'arrivée des premiers tracteurs on les a mis derrière le tracteur , mais on a bien vite fabriqué des charrues spécifiques pour tracteur.

 

La herse :

     Une "volée" d'herses comporte 3 ou 4 compartiments. Ils sont munis de petites dents verticales rigides . La herse sert à travailler le labour ou à renfouir les graines semées.

 

L'extirpateur  ou le déchaumeur

     Sert à travailler les champs après la moisson, comme son nom l'indique à démonter les chaumes et à extirper les mauvaises herbes. Equipé de dents rigides terminées par un fer qui ouvre la terre. Il y avait aussi le "canadien", outil identique mais qui avait des dents flexibles.

 

Le rouleau

     Des billes de fonte sur un arbre, tout ça sur un châssis en triangle. Pour aplanir ou tasser le sol. Le rouleau tracté par les chevaux avait une petite roue devant.

 

Le Semoir

     Antan et depuis que l'agriculture existe on semait avec un semoir individuel. C'est uneLe semeur sorte de bac que le semeur porte sur le ventre et qui est maintenu par des sangles qui entourent les épaules. D'un pas alerte, le bras en cadence avec la marche le semeur prend une poignée de semence et la jette devant lui dans un mouvement épandant . Au bout du champ le semeur se déplace d'une certaine largeur et revient en sens inverse droit sur le jalon qu'il a planté au tour précédant. Il revient en semant avec l'autre bras. C'est un apprentissage et une technique à adopter. Le semis était parfaitement réalisé. Le dosage était(exemple) la poignée pour du blé et la pincée ou 2 ou 3 doigts pour des petites graine comme le trèfle et la luzerne. On semait à peu prés identiquement les engrais.

     Les semoirs en ligne mécanique pour céréales font leur apparition après guerre, conçus pour les chevaux ils ont bien vite été adaptés aux tracteurs.

     Le semoir à engrais mécanique sont apparus ensuite, d'abord trainés à roues avec distribution à assiettes d'une largeur de 3 m environ. Puis on à passé au semoir porté centrifuge à 12 m (actuellement c'est toujours le même principe mais la projection va jusqu'à 30 m)

 

 

Le silo de betteraves fourragères ( betteraves à vaches comme on disait)

     Pour la nourriture des vaches l'hiver on stockait les betteraves , et pour cela on confectionnait un silo. Un tas en longueur, triangulaire, le plus géométrique possible . Il était recouvert d'une bonne couche de paille pour l'isolation, puis par une couche de terre. Cela constituait une belle "boîte de conserve", les betteraves se conservaient parfaitement sans craindre le gel.

 

 

Les meules

     Quant il n'y avait pas assez de place en granges ou sous hangar (il y en avait peu) pour stocker les récoltes, les cultivateurs faisaient des meules. Les meules dans les champs était disposées pour être accessible à la batteuse, en bordure des chemins, sur un terrain plat, concentrées. Parfois cela ressemblait à un village de meules.

  Meules  Faire une meule avec des bottes est un art que peu maitrise. La technique consiste à placer les bottes serrées l'une contre l'autre de façon qu'elles ne glissent pas, liées, c'est à dire que la botte posée tienne la précédente et ainsi de suite. La meule est ronde en s'évasant vers le haut, puis c'est le couplet (la pointe) dont le premier rang déborde un peu. Les bottes du couplet sont placées avec une pente vers l'extérieur pour l'écoulement de l'eau de pluie. Une meule bien faite n'a pas besoin de protection, l'eau ne pénètre pas à l'image des toits de chaume.

     Pour les meules que l'on recouvrait, c'était souvent avec des roseaux qu'on avait fauchés dans le marais,ou avec de la paille de seigle.

     Pour les foins c'était plus difficile de les mettre en meules . On privilégiait la conservation dans les greniers ou en grange.

 

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Les moutons , la bergerie

      Il y avait à Picquigny un beau troupeau de moutons, c'est à la ferme du château que cet élevage était pratiqué. La ferme dépendait de la ferme Fontaine puis Dutriaux après guerre. Elle était implantée au bout de la rue d'Amiens. Cette exploitation agricole était imposante pour l'époque avec plus de 180 ha de terres cultivables et ses 2 corps d'exploitation.

La ferme du château était donc réservée à l'élevage des moutons et là habitait le berger et sa famille. Le troupeau contenait bien 200 têtes.

L'hiver, enfermés dans les étables les moutons étaient nourris avec de la paille et du foin. Au bon temps les bêtes sortaient et pâturaient dans une pâture contigue à la ferme.

Après les moissons le berger promenait ses moutons dans les champs en chaume pour pâturer les herbes sauvages et les repousses de céréales. 2 ou 3 chiens l'accompagnaient ils l'aidaient dans les déplacements du troupeau qui allait de champ en champ. Les chiens empêchent les bêtes de se disperser. A partir de ce moment le troupeau ne rentrait plus à la ferme et ce jusqu'aux abords de l'hiver.

La nuit, les bêtes étaient enfermées dans un parc que le berger changeait de place chaque jour. Le berger dormait à côté dans une roulotte, genre de cabane en bois sur roues. 

  Troupeau moutons

Le troupeau pâturait sur presque tout le territoire et jusqu'aux coteaux de tenfol, ce lieu qui était peu cultivé et pratiquement en garrigue était véritablement un pâturage à moutons.

 

 

 

 

 

                        à suivre

 

 

 


                                                                                                                                                                                                      

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Date de dernière mise à jour : 11/12/2018